Hitchcock, un biopic qui aurait pu mieux faire.

10 Fév
   Avec le biopic Hitchcock, sorti sur nos écrans le 6 Février 2013, Sacha Gervasi signe son premier long métrage. Alfred Hitchcock est alors au sommet de sa carrière. Seulement voilà: le « maitre du suspens » est en panne d’inspiration. Il part donc à la recherche d’un sujet inédit, qui se démarquerait de tout ce qu’il a pu faire jusqu’à maintenant. Il commence à s’intéresser au très controversé livre Psychose  qui apparait pour lui comme une évidence. Malheureusement, les studios de la Paramount sont réticents à suivre ce projet et le célèbre réalisateur est contraint à hypothéquer sa maison afin de financer ce qui sera son prochain chef-d’œuvre. C’est sans compter sur le soutien infaillible de son épouse Alma. A eux deux, le couple va tout mettre en œuvre pour que Psychose prenne vie.
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Alfred Hitchcock, interprété par Anthony Hopkins, devant les studios de la Paramount.

   Attention, si Hitchcock est un biopic, il retrace essentiellement la période de création qui mena au film Psychose. Choix pertinent, car le « maître du suspens » est au sommet de son art et que Gervasi met en scène un homme sans cesse en quête de renouveau. Pas vraiment de strasse et de paillettes, juste un réalisateur et ses démons essayant de faire un bon film. D’un point de vue narratif, il est intéressant de voir le processus, le cheminement qui mena au chef-d’œuvre. Certes, ces moments sont assez superficiels et retracent dans les grandes lignes ce qui s’est réellement passé à cette époque mais pendant quelques scènes on se fond dans un petit groupe qui fourmille, s’agite à n’en plus pouvoir afin de donner vie au projet. Que ce soit dans les bureaux de la Paramount ou dans les studios de tournages, on assiste avec plaisir à la magie du 7ème Art. Tout cela, est l’occasion pour Gervasi de brosser le portrait d’un réalisateur ayant marqué le cinéma à jamais. On (re)découvre Hitchcock à travers ses vices, ses fantasmes et ses démons. L’obsession: voilà ce qui le caractérise le mieux. L’obsession de la perfection de son art que l’on peut voir lors du tournage du fameux épisode de la douche. Hitchcock prend alors lui-même le couteau afin d’insuffler les bonnes émotions à cette scène qui deviendra mythique. On retrouve aussi sa célèbre obsession des jeunes femmes blondes avec l’actrice Janet Leigh.

   Autre point intéressant, Gervasi décide de donner une place centrale à la relation qu’entretient Hitchcock avec sa femme. Il le dit lui-même dans une interview: « J’ai toujours pensé que l’histoire d’amour entre Alfred et Alma devait être au cœur du film. Leur relation à la fois dynamique, complexe, contradictoire, magnifique et douloureuse dépassait le cadre du mariage pour être une véritable collaboration artistique ». C’est en effet ce qui ressort le plus de son film. Cette relation si particulière qui prend peu à peu le pas sur tout le reste du récit.

   Toutefois, on trouve dommage que Gervasi n’ai pas saisit l’occasion de donner un nouvel éclairage à Hitchcock en décidant de mettre en scène sa vie de couple. Pour tous ceux qui l’avaient déjà découvert, vous n’apprendrez rien de nouveau. Quant aux autres, on espère que ce biopic vous aura donné envie de voir par vous même ce qu’est vraiment Psychose en vous procurant une copie.

T.M.J

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